Episode 9 : Je prépare de la Erwtensoep.
Il y a quelques jours, au sport, je commentais à une copine néerlandaise que j’écrivais régulièrement des petits papiers sur comment je me « néerlandisais ». Elle me dit donc: Ah alors tu dois cuisiner de la erwtensoep. De la quoi ? Ah de la soupe aux poix (c’est délicieux.)
Euhhhh, ouvrir une boîte Unox ne suffit pas ????? Ben pourquoi, dans les stands sur la plage en hiver, lors des balades en patins sur les canaux gelés lorsque c’est le cas, à la fin de soirées arrosées c’est toujours Unox qui est là.
Son regard désapprobateur m’en dit long. Je tente bien un « mais je n’ai pas de recette authentique » (sortie facile je l’admets, l’équivalent de marmiton existe ici aussi). Sa réponse ne se fait pas attendre : 2 pages scannées, tout droit sorties d’un grimoire de sa oma.
Je vérifie s’il n’y est pas fait mention de bave de crapaud, poudre d’insecte et germes de mandragore dans les ingrédients (la soupe est verte quand même) et honnêtement, comme un mot sur deux m’échappent, je m’en vais prudemment faire usage de google translate.
-250 groene erwten – pois vert (pas les petits pois donc)
-éventuellement 25 gr de gerst of gorst, de l’orge???? Ce n’est pas pour faire de la bière ou donner aux chevaux ça ? Doux Jésus, dans quoi me suis-je embarquée ???
Laver et laisser tremper 10 heures (heureusement que je n’ai pas loupé cette phrase, sinon merci les ballonnements) dans un litre d’eau avec 1 feuille de laurier et 1 cuillère à thé de karwijzaad, oulalalalaaaa ah non c’est juste des graines de cumin, ça va.
-250 de krabbetjes, du crabe ?????? Là il doit y avoir une erreur de traduction hein google. Ou 100 gr de bacon et 1 saucisse fumée. On va jouer la sécurité : go for the sausage-bacon.
-2 c à s d’huile, 250 gr de poireaux en rondelles, 200 gr de knolselderij, céleri rave. Je crois que je n’en ai jamais cuisiné de ma vie, je ne sais même pas à quoi ça ressemble, ici c’est merci google image.
-1/4 de litre de bouillon fait avec les groenteafval, déchets végétaux, ça doit être les épluchures. Je vais bien les laver avant alors.
-sel, poivre et 2 c. à thé de bonekruid ?
Traduction google : savoureux. Mais encore….
Réponse du marchand de légumes : ce n’est pas la saison. On avance, on avance…
Mais il peut m’en procurer en version « poudre ». Ben c’est mieux que rien.
Je ne sais toujours pas ce que c’est, mais c’est noir (moins suspicieux pour de la poudre), j’en ai mis dans la soupe et je suis toujours là pour vous le raconter.
-3 c. à s. de persil haché et 3 c. à s. de céleri haché
Laver les krabbetjes, le crabe haha, je m’en fous, j’ai choisi la version bacon-saucisse.
Ajouter aux pois trempés (littéralement). Laisser cuire pendant 3/4 d’heure (c’est long dis-donc, faut pas s’y mettre quand on a déjà faim).
Retirer la viande et laisser cuire les pois encore 1 heure (encore !!!!)
Entre-temps, nettoyer les légumes et faire le bouillon d’épluchures (décidemment, je n’aime pas trop cette appellation)
Faire chauffer l’huile et faire revenir les poireaux et le céleri rave (mon premier céleri rave, j’en suis tout émue) jusqu’à ce qu’ils brunissent.
Blus met ¼ l. bouillon, toujours d’après google cela veut dire « éteindre » avec le bouillon. Je vais plutôt l’ajouter et faire cuire les légumes dedans cela me parait plus logique.
Ajouter sel, poivre et bonekruid (la fameuse poudre noire), écraser les pois, couper la saucisse en morceaux.
Meng tot slot, ça sone joli dis-donc, et ça veut dire : ajouter à la fin. Donc, ajouter la viande à la fin, ainsi que le persil et le céleri haché.
Réchauffer si nécessaire, mais ne plus faire cuire (pour moi qui ne suis pas une pro des fourneaux, vous l’aviez compris : réchauffer sans cuire, relève du mystère) et enfin, allonger avec du bouillon si c’est trop épais.
La mienne est juste parfaite. Je ne sais si c’est dû à ma faim de loup (ça fait des heures que je cuisine), ma fatigue intellectuelle (toute cette traduction/interprétation culinaire ouff) ou simplement que la recette est parfaite mais c’est DIVIN.
Essayez, vous m’en direz des nouvelles et merci Ilse aux secrets culinaires de ta grand-mère.
