Et ça, ce serait d’ailleurs, plutôt la preuve de ma « non néerlandisation ». Car aujourd’hui, à midi pile, ils étaient presque 10 000, les courageux, fous d’après moi, fistons et mari chéri compris à affronter une température de 2° en boxer short et bikini avant le petit plongeon en mer pour saluer l’an neuf.

Vous aurez compris que je sois restée sagement sur la plage dans mes bottes fourrées, collant thermique, doudoune de ski et écharpe – bonnet – gants en mérinos afin de prendre cet exploit en photo. Car pour moi, épicurienne de nature, se les geler, et c’est peu dire, pour le plaisir, est quelque chose que je n’arrive même pas à imaginer.

Remarquez, ils n’avaient pas l’air de trop souffrir, les participants, en attendant le coup de départ pour la ruée en eau salée. Ils sautent, dansent et agitent leur beau bonnet orange Unox, sacré coup de pub dis-donc. Certaines gambettes virent au rouge, enfin celles que je peux observer mais personne n’a eu l’air de passer au bleu. Quelle santé ces nordiques !

Mes origines italiennes m’exhortent à aller fissa prendre place à une terrasse chauffée et de me commander un chocolat chaud -double chantilly jusqu’au coup de sifflet. Même couverte, il fait frisquet, mais je résiste. Et je fais bien, car tout se passe ensuite très vite. Le compte à rebours se termine, et la foule se précipite vers une mer jusque là plutôt placide.

Je ne sais pas s’il suffisait de se mouiller les orteils ou s’il fallait immerger le corps en entier, toujours est-il que le temps que j’arrive au bord de l’eau pour filmer l’acte héroïque de mes loulous, beaucoup sont déjà sur le chemin du retour.

J’ai l’impression qu’ils courent plus vite qu’à l’aller. Certains ont bien la mine transie mais la majorité à l’air de trouver ça plutôt drôle. Peut-être que je tenterai l’aventure l’an prochain après tout…. A Curaçao ou Aruba, on est bien en territoire néerlandais aussi, non.